Washington, le samedi 11 mai 2013 – Les fondements d’une nation s’inscrivent souvent dans un récit épique. De la beauté de ce conte des origines découle souvent la cohésion d’un peuple, soudée par cette histoire commune, forcément noble même si elle est souvent guerrière. Ce n’est donc pas sans la plus extrême précaution que les historiens s’enhardissent à traquer la vérité, à faire jaillir le réel du légendaire. Pour obtenir le droit d’entacher la mémoire des pionniers, il est nécessaire de s’armer des preuves scientifiques les plus solides.
La vertu de la Nation en danger
Depuis de nombreuses années, une thèse peu glorieuse circulait à propos des fondateurs de la célèbre Jamestown (première colonie anglaise de Virginie). « Le bruit courait depuis très longtemps que les colons assiégés par les Powhatans et affamés par l’hiver de 1609-10, s’étaient résignés à manger leurs congénères. On connaissait des allusions dans les sources écrites de l’époque, mais quand la vertu de la Nation est ainsi mise en danger, on ne se contente pas des on-dit, n’est-ce pas ? » résume le journaliste canadien Jean-François Cliche sur son blog « Sciences dessus dessous ».