MARC ALPHONSE FORGET / CONSULTANT COACH FORMATEUR CONFÉRENCIER | LE 30/06 À 09:00 L’objectif est une façon de nous projeter dans l’avenir. Il nous oblige à penser à ce que nous voulons : être, avoir, réaliser… Il permet de concentrer notre énergie et nos efforts dans une direction donnée, pour obtenir un résultat prédéterminé. Cela étant posé, il importe de s’assurer que les objectifs que nous définissons sont pertinents et efficaces, c’est ce que nous allons développer. Un objectif est une description de ce que seront les choses lorsqu’il aura été atteint. C'est un engagement précisant les conditions dans lesquelles une activité atteindra la cible fixée. Un objectif diffère d'une direction, c'est en fait une "destination". Les objectifs d'aujourd'hui sont les réalités de demain, c'est pourquoi diriger avec compétence signifie avoir des objectifs. S’il est bien formulé, l’objectif permet à notre cerveau de mobiliser les ressources utiles à son atteinte. En effet, sans que nous nous en rendions compte, lorsque nous nous fixons un objectif, notre cerveau s’en crée une image mentale, il s’en fait une représentation. De plus, il analyse/évalue/pèse le réalisme de cet objectif et la conviction que nous y mettons. S’il le considère atteignable, si l’envie de le réussir est forte, il libère les énergies réalisatrices utiles. Assez souvent, ce qui fait la différence entre ceux qui ont réussi et ceux qui ont échoué, c’est que les premiers avaient des objectifs et que les seconds n’en avaient pas. Comme le notait le philosophe Alain : "Il est pire que de na pas avoir ce que l’on veut, c’est de ne pas savoir ce que l’on veut" Pour être pertinent et efficace, un objectif doit répondre à plusieurs critères. Pour identifier ces critères, nous partirons en l’enrichissant d’un acronyme souvent utilisé : " SMART" (intelligent en anglais). Cet acronyme qui définit cinq critères est emprunté à la PNL (Programmation Neuro Linguistique). Nous passerons de 5 à 11 critères en faisant évoluer l’acronyme vers " SMARTER" (plus intelligent). "S" comme Spécifique, nous dit la PNL. Ça signifie que l’objectif doit être ciblé, précis, cadré et concret. Ainsi on ne retiendra pas un objectif trop général, trop flou du type : "Mieux m’organiser", "Être plus présent auprès de ma famille". Cela doit devenir quelque chose du genre : "Chaque soir, mettre mon classement à jour avant de quitter le bureau", "Deux soirs par semaine rentrer à la maison à 18h30 pour aider aux devoirs, jouer et dîner avec mes enfants". Pour nous, ce sera aussi " S " comme Sens (en réalité, ce doit être le premier critère). En quoi cet objectif est-il pertinent ? Quelles sont son utilité, sa nécessité, sa valeur ? En quoi cet objectif concoure-t-il à la réalisation de buts plus larges, à la réussite de nos missions ? En quoi cet objectif est-il convergent, cohérent, synergique avec d’autres objectifs ? "M" comme Mesurable, nous dit la PNL. Effectivement l’objectif doit être mesurable, évaluable. Il faut pouvoir répondre à la question : "Qu’est-ce qui me permettra de dire que j’ai atteint cet objectif ?" Nous ajouterons M comme Motivant. En quoi avons-nous envie de réaliser cet objectif, quelles conviction et engagement y mettons-nous ? Qu’est-ce que ça nous apportera de réaliser cet objectif ? "A" comme Ambitieux nous dit la PNL (Le A d’origine en anglais est Achievable, qu’on peut traduire par Atteignable ; ce qui fait partiellement double emploi avec le R de Réalisable. C’est pourquoi nous retenons, comme d’autres auteurs, le A de Ambitieux). Nous dirons que l’objectif doit représenter un enjeu significatif, un certain défi, un challenge. Nous ajouterons A comme Appropriable. En quoi celui/celle qui doit réaliser l’objectif peut-il/elle se l’approprier : en quoi ça le/la concerne ? En quoi est-ce de sa responsabilité ? "R" comme Réalisable nous dit la PNL. L’objectif doit être accessible pour celui/celle qui doit le réaliser. Dispose-t-il/elle des moyens nécessaires ? A-t-il/elle les compétences requises ? Nous ajouterons R comme Rédaction/formulation positive. Cela pour deux raisons. La première, on donne de la tonicité, de l’énergie à la formulation de l’objectif, on se met donc dans une dynamique de réalisation. La seconde, c’est que notre cerveau ne peut pas se représenter quelque chose de négatif. Si je dis "Ne soyez plus triste", il est difficile de se faire une représentation ; si au contraire je dis "souriez et regardez vos interlocuteurs", là mon cerveau peut instantanément se faire une représentation. En outre lorsque nous faisons une formulation négative, le cerveau risque de retenir quelque chose qui va à l’encontre de notre souhait. Si par exemple je dis "fais attention à ne pas ébrécher cette assiette en la rangeant", j’ai toutes les chances que le cerveau capte ébrécher et qu’au final la personne cogne l’assiette et l’ébrèche. Si je lui dis "pose délicatement ton assiette sur la pile", j’ai beaucoup plus de chances que mon assiette reste intacte. Cela suppose également de bannir les verbes de restriction tels "cesser", "arrêter", "éviter"….. , et les verbes contenant l’idée d’échec tel qu’"essayer", "tenter"…, qui sans être des négations à proprement parler, ne permettent de se faire une représentation de l’état désiré. Se dire "cesser de dépenser autant", ne permet pas de se représenter l’état désiré. Dire "Gérer mon budget pour épargner 500 euros par mois", permet de se représenter la situation désirée. Tout comme on le fait en résolution de problème, vous pouvez vous demander : • Quelle est la Situation Présente (SP) voire SPI si elle est Insatisfaisante ? • Quelle est la Situation Future Cible (SFC) ? C'est-à-dire qu’est-ce que je veux exactement ? Si votre réponse contient une négation, un verbe restrictif ou un verbe contenant l’idée d’échec, posez-vous la question suivante : "qu’est-ce que je veux à la place" ? "T " comme Temporellement défini nous dit la PNL. Il doit y avoir une échéance et d’éventuels jalons intermédiaires. Nous ajouterons "E" comme Écologique. Cela intègre deux notions. Premièrement, identifier ce qui peut chez nous ou dans notre environnement gêner/perturber la réalisation de l’objectif, pour prendre les mesures de prévention et/ou de réactions nécessaires. Deuxièmement, s’assurer de l’absence d’effets pervers, c'est-à-dire que l’objectif n’entraîne pas des effets secondaires négatifs plus lourds/importants que les bénéfices attendus. Un objectif quantitatif peut entraîner des effets quantitatifs/qualitatifs négatifs. Par exemple, un objectif de chiffre d’affaires trop ambitieux peut amener à moins prendre en compte la solvabilité des clients et entraîner (effet pervers) un fort accroissement des impayés. "R" comme Ré évaluable. Autant l’objectif constitue une cible, autant il ne doit pas être un carcan qu’on maintien coûte que coûte, lorsque notamment des éléments de contexte/d’environnement évoluent et remettent en cause la pertinence ou la faisabilité de l’objectif, il faut donc dans certains cas, adapter, faire évoluer son objectif, ça fait partie de ce que l’on appelle le pilotage. Passer les objectifs au crible des 11 critères intégrés dans le système "SMARTER" • S comme Spécificité et Sens, • M comme Mesurable et Motivant • A comme Ambitieux et Appropriable • R comme Réalisable et Rédaction/formulation positive • T comme Temporellement défini • E comme Écologique • R comme Ré évaluable permet de s’assurer de la pertinence de l’objectif et renforce considérablement les chances de sa réalisation. Rappelons-nous que celui qui n'a pas d'objectifs ne risque pas de les atteindre ! De surcroît, ça l’amènera souvent à servir les objectifs des autres. L’objectif nous impose de réfléchir (personne, organisation nation…) à ce que nous voulons. Il nous oriente "donc vers". Et puis, lorsque nous exerçons des responsabilités de management, de leadership, c’est nous rappeler que pour que les objectifs aient le maximum de valeur, d’efficience, il faut qu'ils soient parfaitement compris et acceptés. Lorsque ceux qui doivent réaliser un objectif participent à sa fixation, ils sont mieux à même de le comprendre et de l'accepter. Rappelons pour conclure cette citation de Casey Stenger : "Si vous ne savez pas où vous allez, vous arriverez ailleurs !" En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-102353-comment-definir-des-objectifs-personnels-ou-professionnels-pertinents-et-efficaces-1019714.php?7Q6dlyGXPYA8fFJC.99