Des cours et tribunaux à la campagne, c'est le pari réussi de Magali Braeken. Cette ancienne juriste consacre aujourd'hui sa vie aux chiens et aux chevaux qui ont besoin de soins d'ostéopathie. Elle est aujourd'hui une femme plus souriante, loin très loin du personnage aigri de son début de carrière.
5 années d'étude de droit réussies brillamment. Un an de stage au barreau pour devenir avocate. Sans vague ni remous, la vie de Magali Braeken suivait son cours. Il y a 10 ans, son quotidien c'était le palais de justice de Bruxelles avec ces gens pressés et stressés. Jusqu'à ce jour où une évidence s'est imposée à elle: "Je montais ces fameuses marches du palais et je me sentais terriblement aigrie par mon boulot parce que c'était un travail où il fallait tout le temps être en conflit et je déteste ça. Et je me suis dit, je ne peux pas continuer comme ça. Je ne peux pas continuer à monter ces marches et faire un boulot qui est contre mon caractère"
L'annonce à la famille
Cette évidence, Magali va l'assumer jusqu'au bout et décide de troquer sa toge contre une bride de cheval. Elle se donne alors une année de réflexion dans un refuge équestre pour trouver sa nouvelle voie. Une décision tranchée, radicale, qui ne sera pas facile à annoncer à sa famille. Sa maman Véronique Leleu se souvient de ce jour."Je la voyais bien en avocate, je trouvais cela assez sympa. Mais je savais qu'elle adorait les animaux et que sa vie c'était ça. Je ne l'ai donc pas vraiment empêchée. Mais on était quand même un peu déçu" .
Au final, parce qu'elle savait sa fille malheureuse, sa maman la soutenue dans sa démarche. Une réaction nécessaire pour Magali qui avait besoin de se sentir entourée. Il faut dire que durant un an elle a vécu dans une roulotte sans aucun confort située à deux pas d'un refuge pour chevaux.
Le nouveau départ
Au bout d'un an de réflexion, sa voie est devenue une évidence. Magali part alors en Angleterre pour suivre des études d'Ostéopathie pour animaux.
Depuis lors, elle a ouvert son cabinet et les patients défilent en toute confiance à l'image de Claudine De Ketelaere, éleveuse de Corgi Welsh. "Les mains de Magali sont magiques. Je viens avec mes chiens et ils sont vraiment détendus. Ils aiment vraiment venir ici. Je ne suis pas du tout craintive face aux manipulations de Magali".
Quant à Magali , elle se sent aujourd'hui à sa place. "J'ai l'impression d'être en connexion avec les animaux, comme si c'était ce que je devais faire depuis toujours avec mes mains".
Si Magali est aujourd'hui certaine d'avoir trouvé sa voie, elle doit tout de même assurer la transition. Pour payer ses factures , elle travaille en même temps comme clerc de notaire. Mais elle espère de tout cœur qu'un jour sa passion deviendra aussi son travail à temps plein.
Delphine Simon