ohn Densmore : « Aujourd’hui, on soignerait Jim Morrison »
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Le légendaire batteur des Doors vient en France, à l’occasion du Disquaire Day, présenter son livre, qui raconte le procès qui l’a opposé aux autres musiciens du groupe, plus de trente ans après la mort de Jim Morrison.
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Vous étiez le seul groupe majeur des années 60 à avoir protégé votre œuvre. Qui en avait eu l’idée ?
« C’est Jim Morrison. Il a suggéré que l’on signe les chansons ensemble, et que l’on partage les droits équitablement tous les quatre. On n’avait aucune expérience du "music business", mais c’était une idée brillante, quand on voit que les Stones et les Beatles n’ont aucun droit de regard sur une partie de leur œuvre…
Vous aviez même chacun un droit de veto sur l’utilisation de vos chansons. Ce qui a entraîné ce procès…
« Oui, je n’ai pas voulu revenir sur ce principe, et notamment le refus d’utiliser des chansons des Doors pour des publicités. C’était important pour Jim. Hélas, les autres préféraient l’argent et la gloire à la mémoire de leur ami…
La loi et la musique, ça va bien ensemble ?
« Si j’ai appris un truc avec ce procès, c’est que tout musicien, à la minute même où il sent approcher le succès, doit appeler un avocat et protéger son travail. »
Hormis les paroles, quel était l’apport musical de Jim ?
« On a écrit toutes nos chansons tous les quatre. Jim venait avec ses paroles, il en avait toujours beaucoup. Et il trouvait les mélodies qu’il chantait, sur les structures musicales qu’on lui proposait. Mais pour dire vrai, il n’était pas du tout musicien, il n’aurait pas pu écrire une chanson tout seul. Mais c’était un mélodiste fabuleux. Ca me manque encore de ne plus jouer avec lui. »
Comment a-t-on pu laisser Jim Morrison sombrer autant dans l’alcool ?
« C’était l’époque. Il n’y avait pas de clinique de désintoxication dans les années 60. On ne considérait même pas l’alcoolisme comme une maladie. C’est sûr qu’aujourd’hui, il serait soigné, il aurait fini par être clean. »
Qu’est-ce qu’il reste des années 60 ?
« Les graines des droits civils, du féminisme, du droit des minorités, tout ça a été planté dans les années soixante. On avait les idées, mais ça a pris des années pour entrer en application. Et je crois qu’il faut continuer à arroser ces belles plantes… »
Comment expliquez-vous que si longtemps après leur fin, les Doors continuent à être aussi populaires ?
« Euh… Je crois que leur batteur était très bon. C’est drôle, non ? »
John Densmore : The Doors, Les portes claquent, l’héritage tumultueux de Jim Morrison. Éditions Le mot et le Reste. Prix : 26 €
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